En France, près de 7 % des véhicules d’occasion affichent un kilométrage modifié, selon la Commission européenne. La loi impose au vendeur d’indiquer le kilométrage réel sur le certificat de cession, mais rien n’empêche un compteur d’être trafiqué en amont, souvent sans trace apparente. Un contrôle technique valide ne garantit pas l’authenticité du relevé affiché.
Des incohérences dans l’historique d’entretien ou des différences avec la base de données Histovec peuvent révéler une manipulation. Face à ces risques, des procédures d’expertise existent pour établir la véracité du kilométrage avant l’achat ou lors d’un litige.
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Fraude au kilométrage : un risque encore trop fréquent sur le marché de l’occasion
La fraude au kilométrage ronge le marché de la voiture d’occasion français. Malgré les renforts législatifs et les contrôles, le trafic des compteurs ne faiblit pas. Les statistiques sont sans appel : près d’un véhicule d’occasion sur quinze cédé en Europe affiche un compteur kilométrique trafiqué. Le préjudice se compte en centaines de millions d’euros chaque année. Acheteurs et professionnels en font les frais, parfois sans même le savoir.
La méthode ? Toujours la même : une manipulation sur l’électronique du kilométrage véhicule. Parfois, il suffit d’un outil branché sur la prise diagnostic et, en quelques minutes, le compteur affiche 70 000 km alors qu’il devrait en indiquer 180 000. Les impacts sont multiples : prix de vente gonflé, futurs frais d’entretien minimisés, et surtout, sécurité compromise à cause de l’usure réelle ignorée de pièces majeures.
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Aucune catégorie de véhicules n’est épargnée. Des petits modèles urbains aux berlines haut de gamme, tous peuvent être concernés. Les faussaires rivalisent d’ingéniosité : carnets d’entretien falsifiés, factures bricolées, historiques tronqués. Se fier uniquement au compteur relève de l’illusion. Seule une analyse minutieuse de l’histoire véhicule occasion et des justificatifs d’entretien peut révéler une fraude compteur kilométrique.
Les contrôles officiels se multiplient, mais les failles subsistent. Pour sécuriser l’achat voiture occasion, la vigilance de l’acheteur et l’intervention ponctuelle d’un expert restent des remparts efficaces contre les arnaques.
Quels indices permettent de repérer un compteur trafiqué ?
Face à l’évolution des techniques de fraude, repérer un compteur kilométrique altéré demande plus qu’un coup d’œil averti. Certains signaux ne trompent pas, à condition de les connaître.
Premier réflexe : éplucher le carnet d’entretien et les factures. Comparez les dates, les chiffres de kilométrage et leur concordance avec les contrôles techniques successifs. Un saut anormal entre deux relevés ou une baisse inexpliquée doivent aiguiller la suspicion.
L’usage d’un scanner OBD apporte un éclairage supplémentaire. Branché sur la prise diagnostic, cet appareil lit les données du calculateur. Un expert automobile peut y repérer une discordance ou un effacement de l’historique électronique. Il ne suffit pas de s’arrêter à la valeur affichée au tableau de bord : tous les éléments disponibles doivent être passés au crible.
Autre levier de détection, l’observation de l’état mécanique. Un pédalier lisse, un volant usé ou un levier de vitesses marqué sur une voiture censée avoir peu roulé doivent éveiller la méfiance. Sellerie, pneus, vitrages, garnitures : chaque détail compte pour déceler une suspicion de fraude kilométrage.
Les incohérences relevées dans un rapport d’expertise ou via l’historique véhicule consultable auprès du propriétaire ou de plateformes spécialisées sont autant de signaux à ne pas négliger. En cas de doute, l’intervention d’un expert automobile pour un diagnostic rigoureux s’impose. Croiser l’expérience terrain avec une analyse documentaire reste une méthode redoutable pour mettre au jour une fraude kilométrage.
Les démarches clés pour vérifier le kilométrage réel d’un véhicule
La question du kilométrage réel hante chaque transaction sur le marché de la voiture d’occasion. Pour éviter de mauvaises surprises, il convient d’avancer étape par étape, dès la première visite.
Commencez par examiner le carnet d’entretien et les factures d’entretien. Ces documents doivent lister chaque intervention, avec le kilométrage relevé à chaque fois. Soyez attentif à la cohérence des chiffres, aux dates et à la régularité des mentions. Des absences ou des incohérences invitent à la prudence.
Un autre réflexe : consulter le rapport Histovec, accessible à partir du VIN du véhicule. Ce service officiel centralise les données issues des contrôles techniques, les passages en atelier et parfois même des détails sur les réparations. Ces informations croisées permettent de vérifier si le kilométrage voiture affiché est cohérent avec le vécu du véhicule.
En cas de doute persistant, l’expertise indépendante s’impose. Un professionnel procède à un examen minutieux du véhicule, scrute l’usure des commandes, vérifie la correspondance avec le kilométrage affiché. Cette démarche protège l’achat véhicule occasion et peut engager la responsabilité du vendeur si une tromperie est avérée.
N’oubliez pas de contrôler les procès-verbaux des contrôles techniques obligatoires : ils comportent tous la mention du kilométrage lors de chaque passage. Toute anomalie, incohérence ou absence d’information doit alerter et justifier des investigations complémentaires.
Conseils pratiques pour se prémunir et agir en cas de doute
L’achat d’une voiture d’occasion se transforme parfois en défi. Pour déjouer les vices voiture occasion, adoptez des réflexes qui font la différence. Avant d’apposer votre signature, réclamez une traçabilité complète : factures d’entretien, rapports de contrôle technique, carnet tamponné à chaque passage. Si la moindre incohérence apparaît, la méfiance doit l’emporter.
En cas de soupçon sur le kilométrage véhicule, il est possible de faire intervenir un expert automobile pour une expertise détaillée. Ce professionnel inspecte le véhicule sous toutes ses coutures, consulte les bases de données et, si besoin, utilise un scanner OBD pour recouper les relevés. Selon la complexité, cette opération dure de quelques heures à plusieurs jours.
Si la fraude se confirme, la loi protège l’acheteur. Le code de la consommation et la garantie des vices cachés ouvrent la voie à des recours. L’action garantie vices peut aboutir à l’annulation de la vente ou à une indemnisation. Il faut alors adresser un courrier recommandé au vendeur, joindre le rapport d’expertise et conserver toute trace écrite. Si le conflit persiste, la DGCCRF ou le tribunal compétent peuvent être saisis.
Pour limiter les mauvaises surprises, privilégiez les réseaux de professionnels adhérents au Cnpa qui s’engagent sur la transparence. Que l’on soit à Paris ou en province, la prudence reste la meilleure défense face à une fraude au compteur kilométrique encore bien présente sur le marché.
À chaque transaction, une question persiste : la confiance sera-t-elle au rendez-vous ou faudra-t-il, une fois de plus, dénouer les fils d’une histoire de compteur maquillé ?